dimanche 6 avril 2014

Paradoxalement votre.

Il paraît que c'est toujours bien, un peu de mystère. De complexité. De surprises. Que quand c'est trop simple, ça n'a aucun intérêt. Il paraît. Ce n'est pas faux d'ailleurs. J'aime les gens curieux. Qui osent. Qui s'intéressent. Qui te surprennent. C'est tellement plus enrichissant et intéressant. À vivre pour soi, c'est une autre histoire.


Je suis un paradoxe ambulant. Et parfois, je m'en passerai bien. Sur le plan sexuel par exemple.Je pense être quelqu'un de plutôt libérée. Une fois lancée, j'ose. J'ai assez peu de tabous. Et quand quelque chose me tente, j'essaie. Je n'aime pas la frustration. Oh, bien sûr, jouer, titiller, suggérer, ça m'amuse. Ça m'excite même. Mais étouffer ses désirs, ses idées, par peur de paraître facile ou je ne sais quoi, je ne sais pas faire. Ça en a surpris plus d'un d'ailleurs il paraît. Même en me connaissant bien avant, en tant qu'amie. Une surprise plutôt positive d'après eux. Tant mieux.

Dans ces moments, je n'ai aucun problème avec mon corps. Me montrer nue ne me dérange pas. Entièrement. Crument. Sexualiser chaque centimètre de ma peau. Chacune de mes attitudes. Les lumières allumées. Dans une rue déserte. Dans un car blindé en profitant du sommeil des autres. J'assume, j'ose et je n'en regrette rien.

Mais le reste du temps ... Le reste du temps, c'est une autre histoire. Je suis incapable de me regarder dans un miroir plus de quelques secondes. Incapable de faire la paix avec mon corps. De me rendre compte de l'image exacte que je renvoie. Incapable d'accepter mes défauts. Effrayée aussi. Toujours à me demander ce que les autres pensent en me voyant. Toujours à me cacher. Me replier sous un grand pull. Garder mes jambes enfermées dans un jean. M'effacer. Quand on rajoute à ça une timidité presque maladive, c'est le combo gagnant. Oh, bien sûr, je lutte. Je lutte contre tout ça. J'avance doucement. Surtout sur la timidité. Pas pour aller contre ma nature, juste pour arriver à faire ce dont j'ai envie. Arrêter de me poser toujours des dizaines de questions avant de me lancer. Mais ce n'est jamais facile. Et ça peut en surprendre plus d'un je pense. Ceux qui ont atterri sur ce blog via mes photos pornostagram par exemple.

Ce n'est pas facile, vous savez. Cette dualité. Ce paradoxe. Surtout quand une partie de nous aime jouer. L'aventure. La surprise. Quand la seule chose qui contrôle cette partie de nous semble être l'envie de se faire plaisir. Parce qu'on sait que la vie est bien trop courte. Que tout peut basculer n'importe quand. Et qu'on a envie de vivre comme on en a envie. D'oser. Ce n'est pas toujours évident d'être tiraillée comme ça. De se dire d'un côté qu'on a envie de se lâcher. De fantasmer sur une proposition. D'avoir envie d'y aller l'esprit léger, de prendre son pied. De passer un bon moment entre adultes consentants, sans conséquences. Juste se faire plaisir, prendre du plaisir, en donner. Putain. Ça donne envie. Si seulement ... Si seulement il n'y avait pas cette autre facette. Qui me bouffe. Qui me fait douter. Hésiter. Qui semble me souffler à l'oreille que je n'en aurai pas le courage. Que je n'y aurai pas ma place. Cette sorte de haine envers moi-même qui me dit qu'on ne joue pas dans la même catégorie. Que je vais décevoir. Ah bordel. Je m'en passerai bien.

Ce n'est pas toujours facile de se situer. De se trouver. Surtout quand on ne se reconnaît pas dans la plupart des codes pré-établis. Quand on se limite volontairement dans nos discours. Par peur de choquer. De créer un décalage qui met mal à l'aise. Avec les autres, mais aussi avec l'image qu'on leur renvoie. Entendre du slut-shaming à longueur de journée, plus ou moins conscient, ça n'aide pas. Ça ne créé pas vraiment un atmosphère propice à l'honnêteté. Quand vous entendez des mecs qualifier une fille de chienne parce qu'elle est sortie avec deux mecs différents lors de deux soirées, vous vous voyez mal assumer que vous pouvez coucher le premier soir ou avec un parfait inconnu sans problème. Juste parce que vous en avez envie. Et prendre votre pied. Quand le moindre contact trop poussé entre une fille en couple et un mec provoque des commentaires douteux sur sa vertu, qu'on dit que c'est le genre de fille à sucer avec un ton condescendant vous vous voyez mal balancer que vous aussi vous aimez sucer. Vous aimez avoir un sexe en bouche. Donner du plaisir. Ce sentiment de puissance que ça peut donner. Se dire qu'on arrive à mener quelqu'un à l'orgasme avec ses lèvres et sa langue. Sentir le sexe se contracter et le sperme arriver dans votre bouche, sur votre langue. Surtout quand vous pensez renvoyer l'image d'une fille discrète. Pas forcément à l'aise avec elle-même. Un peu effacée.


J'imagine parfois la tête des gens si je leur racontais d'où vient mon sourire. Si je leur disais que j'ai profité d'un creux dans mon emploi du temps pour m'envoyer en l'air. Me faire prendre en levrette au milieu du salon, sans même prendre le temps d'arriver jusqu'à la chambre. Le plaisir que je peux avoir à sentir un sexe se glisser entre mes fesses. À ce qu'on me tire les cheveux, au bon moment. Comment une claque sur mes fesses peut me faire décoller. Quand je vois à quel point je peux être paralysée par moment. Par la peur. Le doute. Un peu de haine envers moi même. Je ne comprends pas. Je m'en passerai bien. Cette dualité, ce paradoxe, va finir par me déchirer littéralement en deux un jour.

En attendant, je vais retourner jeter un coup d’œil aux nouveautés sur Le Tag. Et penser à demain, ou mardi, quand je recevrai mes nouveaux jouets et que je pourrai enfin les tester. J'en ferai probablement un retour en image sur pornostagram d'ailleurs. Histoire d'être encore un peu plus logique et cohérente.

2 commentaires:

  1. Salut, j'atterris ici comme tu peux t'en douter via pornostagram!
    T'en fait pas tu as le droit d'assumer pleinement ton cette facette d'amatrice du désir et des divers vices que nous apporte la vie. Et je pense, qu'actuellement il n'est plus anodin de voir les nanas agir telles des salopes pour être poli, aimant le cul, la baise, le coït! Le tout vécu de manière pleinement assumée et temps mieux.
    Kiss kiss

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est plus anodin mais ce n'est pas toujours accepté pour autant ! On n'y fait plus attention au quotidien à force, surtout quand on est plutôt ouvert d'esprit à ce sujet, mais le slut shaming est encore très (trop) fréquent. Et puis en parler d'une manière générale et parler de soi, il y a encore un décalage je trouve. Dépend de qui on s'entoure après. Et de ce qu'on prend la peine de relever ou non.

      Enfin, même si je ne mets pas forcément cela en avant au quotidien, pas avec tout le monde en tout cas, je compte bien l'assumer oui. Et en profiter. Pleinement. Pourquoi se brimer pour quelque chose d'aussi agréable ?

      Supprimer